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Parce que je le vaux bien... Vraiment ?

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« Parce que je le vaux bien. » Voilà un slogan publicitaire redoutablement efficace. Il nous dit à chacun de nous : « Vous êtes un être d’exception. » Ce qui est vrai sans doute... et qui peut suggérer une ambition fondée sur la certitude de sa propre valeur. Mais le slogan est aussi une mystification dont les plus démunis sont les victimes.

Rappelons d’abord que la marque, en dépit de son image de luxe, distribue d’abord des produits grand public, selon le principe bien connu : il vaut mieux gagner un petit peu d’argent sur des produits diffusés en masse. Ou bien encore, comme le disait Coluche, « ça rapporte plus de taxer les pauvres que les riches vu qu’ils sont beaucoup plus nombreux alors pourquoi se gêner. »

Si en plus, vous leur donnez à croire qu’en consommant vos produits, ils se hissent dans les hautes sphères du luxe, ils vous en seront éternellement reconnaissants.

La réalité du luxe est tout autre, à commencer par les hauts dirigeants de l’économie ; Ainsi en 2003, Lindsay Owen-Jones, le patron de l’Oréal, ne devait pas avoir de mal à boucler ses fins de mois : sa rémunération totale s’est élevée à 6 576 193 euros, soit l’équivalent de 550 années de Smic. Oui vous avez bien lu, ce monsieur vaut 550 smicards.

Plus récemment, vous avez lu l’histoire de la bague effacée de la photo d’une ministre, une bague Chaumet, en or gris pavé de diamants, d’une valeur de 15 600 euros. A son doigt, plus d’une année de smicard. OU bien, la belle preuve d’amour offerte par Carla à Nicolas, une montre Patek Philippe, 43 000 euros au catalogue. Sans doute parce qu’il le vaut bien.

Ne voyez là nulle jalousie, ni la moindre trace de l’envie, un des sept péchés capitaux (avec la paresse). Mais juste l’effet en creux du slogan, chacun peut se demander : qu’est-ce que je vaux moi qui n’ai droit qu’à un salaire trop bas, ou pire qu’aux miettes des aides sociales, du RSA ?

Oui, sous la banalité doucereuse de la publicité, se dévoilent toute la violence sociale de l’arrogance des nantis, toute la cruauté de l’injustice. Des ferments de révolte ou de désespoir.

Publié le mercredi 24 décembre 2008, par Paul Paboeuf.

Messages

  • De la difficulté d’être administré par un borgne.

    Quel malheur, que notre président de communauté ne voit que de son oeil gauche pour désigner, sans envie, les bijoux de droite. Car, toujours en étant pas du tout envieux, il aurait pu voir en diagonale, de son oeil droit, les récents bijoux de gauche (J.Dray) ?

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  • En matière scolaire il en est de même. Alors que le gouvernement tente de réduire le nombre d’instituteurs ’Rased", le gouvernement va consacrer des centaines de millions d’euros à la promotion des lycées français de l’étranger pour les rendre gratuits : qui en sont les bénéficiaires ? certainement pas des enfants de smicards mais peut être ceux de M. le Président de la République dont l’ex-femme est partie s’installer à l’étranger... ainsi que ceux de riches français qui ont choisi de s’expatrier.

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  • C’est la période des soldes, c’est le moment de s’offrir une bague déclassée ou une robe Dior démodée.
    Pour notre Président , ce sont les soldes tout au long de l’année.

    - Soldée la « politique de civilisation ».

    - Soldé le partage équitable des profits des entreprises : le premier tiers aux travailleurs, le second aux actionnaires et le troisième pour financer les investissements. Peu de chance cependant que cette proposition ressorte avant longtemps de l’arrière-boutique sarkozienne,

    - soldé le pouvoir d’achat revalorisé que les Français attendent toujours et risquent encore d’attendre longtemps

    - soldée la promesse de la disparition des sans-abri dans les deux ans . Dramatique constat, l’an dernier, plus de 360 SDF ont disparu : morts de froid !

    - soldée l’assurance que « l’investissement dans la santé sera forcément majeur ». L’hiver arrivant, les hôpitaux publics manquent de places et de moyens tandis que les malades sont, chaque année, mis à contribution pour éponger 650 millions d’euros de franchises médicales.

    A l’aube de 2009, le Président liquide un stock conséquent d’engagements ; il en existe suffisamment pour proposer un lot à prix cassé.

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  • Un résumé décapant de l’affaire Woerth/Bettencourt sur la télé suisse romande

    A voir sur arrêts sur image

    vers la fin, quelques infos sur France Galop, Mme Woerth, les jeux en ligne et les super profits.

    mais ne parlez pas de conflits d’intérêts à martin hirsch, il est copain avec E. Woerth

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