Accueil > Editoriaux > Un conseil local de sécurité

Un conseil local de sécurité

Après la deuxième réunion de travail

    Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.

Au conseil municipal du 26 mai, en présence du préfet et du lieutenant-colonel Coat, nous avions décidé de mettre en place un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Le directeur de cabinet du préfet, Monsieur Alavoine, avait été désigné comme coordonnateur de ce conseil. Son rôle était de rassembler les informations pour établir un diagnostic local de sécurité. M. Devouge, successeur de M. Alavoine, a présenté le diagnostic au groupe de travail qui préfigure le conseil local de sécurité le 22 juillet.

Ce groupe de travail comportait outre le directeur de cabinet du préfet, M. Devouge, les représentants de la gendarmerie, des élus de la majorité et de la minorité. Y étaient invités également des commerçants (de l’UDEQ, et du centre-ville) ainsi que les chefs d’établissements scolaires, mais ils n’avaient pas pu se rendre disponibles.
Le directeur de cabinet avait sollicité par écrit des contributions des différentes parties et il a présenté la synthèse de ces réflexions.

Des incivilités exaspérantes plutôt que de la délinquance

Evidemment, ceux dont les voitures ont été vandalisées récemment contesteront cette affirmation, pourtant elle résume bien les propos de M. Devouge, qui s’est appuyé sur les statistiques de la gendarmerie et sur les courriers reçus des établissements scolaires. Le nombre de faits constatés s’est en effet accru notablement entre la fin de l’année 2007 et le début 2008, mais la situation statistique est revenue à celle de l’année dernière depuis le mois de mai. La gendarmerie a identifié les auteurs des faits et la justice a apporté des réponses qui ont contribué à calmer le jeu. D’ailleurs la gendarmerie a constaté qu’on ne voyait plus grand monde du côté du marché aux veaux. Les plus agités, une bande d’une quinzaine, semblent avoir disparu du secteur. Les troubles se concentrent maintenant sur la place de la Tour-Belmont, avec des attroupements, des cris, des dégradations diverses, et surtout des incivilités qui agacent les riverains, au point de leur faire peur. Des délégations sont venues dire leur exaspération à la mairie. Il s’agit désormais de jeunes qui ne sont pas encore majeurs, ce qui donnera peut-être une prise si l’on tente de responsabiliser les parents.

Souvent ces comportements sont provoqués par la consommation d’alcool et de stupéfiants. Et en particulier, par cette nouvelle pratique, qu’on pourrait appeler la cuite-express : comment s’enivrer le plus vite possible ! Une pratique qui tend à se généraliser même chez les très jeunes adolescents et dont les conséquences sociales et médicales pourraient devenir extrêmement graves.

Ne pas se contenter de réponses simplistes

Les élus de l’opposition ont une fois de plus affirmé qu’il devait être simple de faire respecter l’arrêté interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique et d’intercepter les trafiquants. Moins simple qu’il n’y paraît, semble-t-il ! Gérard Launay, adjoint en charge des questions de jeunesse, a noté que la proposition de la ministre de la santé d’interdire la vente d’alcool aux mineurs allait dans le bon sens, à supposer que cette interdiction aussi puisse être véritablement appliquée.

D’autre part, si la commune a depuis des années proposé des activités encadrées pour les jeunes, il est évident qu’à partir de 16 ou 17 ans, ils sont moins enclins à entrer dans ces projets et le public des jeunes adultes échappent à ces actions, sauf quand ils sont intégrés dans des clubs sportifs. Bien sûr, avec les EPIDe, (Etablissements Publics d’Insertion de la Défense), on a vu des jeunes complètement désocialisés se retrouver à défiler au pas lors de la fête nationale... Mais il n’est pas sûr que nous puissions en bénéficier à Questembert. Reste que le contact individuel est sans doute à privilégier.

Le groupe a également évoqué la vidéo-protection. Pour certains, les caméras sont une panacée, et douter un instant de leur efficacité pour traiter nos problèmes est quasiment une offense au dogme sécuritaire. Le directeur de cabinet et la gendarmerie soulignent simplement que cela permet d’alléger la surveillance en certains points. Remarquons qu’il est difficilement imaginable que les dépositaires de l’autorité de l’Etat adoptent une position différente de celle qui est définie par le gouvernement. Si cette option doit être retenue, il faudra bien définir les points d’installation et admettre d’emblée que cela ne fera pas beaucoup plus que de déplacer le problème.

Rassurer les habitants

M. Devouge, directeur de cabinet du préfet, a aussi insisté sur la nécessité de rassurer les habitants, ce qui suppose une communication efficace et véridique, qui ne masque pas les réalités, sans contribuer à entretenir le climat de peur.

Au-delà de la communication, le groupe a esquissé des pistes d’action.
Une meilleure collaboration entre gendarmerie et police municipale devrait contribuer à améliorer l’information et les interventions. La société de surveillance mandatée par la mairie pourra aussi apporter ses observations. Sans oublier les équipes éducatives des établissements scolaires.

Du côté de la commune, il deviendra sans doute nécessaire de renforcer la police municipale (n’oublions pas les conséquences budgétaires d’une telle décision) et de recruter avec l’appui financier du Conseil Général un éducateur de rue ou un animateur pour les 16-25 qui serait rattaché à la maison des jeunes.

D’autres pistes ont été explorées comme penser les aménagements urbains (voiries, espaces piétons, mobiliers urbains, éclairage public) pour améliorer la tranquillité, Et surtout, si c’est encore possible pour les plus jeunes, impliquer les parents et tous les adultes dans cette démarche. Les élus eux-mêmes s’efforcent d’être présents et d’aller à la rencontre de ces jeunes. Comme le disait Hillary Clinton, citant un proverbe africain, « il faut tout un village pour élever un enfant. »

Cinq domaines à explorer

En conlusion de la réunion, le groupe de travail a défini cinq domaines qui devront être approfondis et s’est donné un nouveau rendez-vous le mardi 7 octobre.

- le suivi de la population délinquante (individualisation des contacts)
- la coordination des moyens de prévention
- la prévention des conduite addictives (alcool et drogues)
- l’information et la communication vers les habitants
- l’accompagnement des jeunes

Publié le lundi 28 juillet 2008, par Paul Paboeuf.




Post-scriptum

Vous avez peut-être vu la déclaration de Michèle Alliot-Marie, après le drame abominable de Pontivy. Elle se félicite de l’excellente coopération entre police et gendarmerie dans cette affaire qui démontre une nouvelle fois l’efficacité de la vidéo-protection pour la résolution des enquêtes.

L’article d’ouest-france (jeudi 24) indique que la gendarmerie n’évoque en rien la vidéosurveillance. Puis dans une reprise, dans le journal de samedi (26 et 27 juillet), il est dit que les caméras n’ont pas apporté grand chose : sur celle d’une première agence bancaire, on ne voyait que la victime, celle de la station service était en panne, seule une troisième dans une autre agence bancaire a donné des résultats.

Et il ne s’agit pas de caméras de surveillance de la voie publique, mais d’outils de protection de sites privés à risques... Pour MAM, les caméras, c’est très efficace, même quand il n’y en a pas.

Messages

  • Vous osez mettre les caméras en défaut sur le drame de Pontivy mais aller voir la famille, ils vous diront que c’est grâce à une caméra que l’on a retrouvé l’agresseur.
    Normal que ce n’est pas une caméra publique car il y en a pas à Pontivy.

    Répondre à ce message

    • Si on parle de sécurité, quel doit être le but recherché en priorité ? Eviter les agressions et épargner les victimes ou retrouver les agresseurs et les sanctionner ?

      Si l’on se fixe uniquement sur le deuxième terme de la proposition, c’est que l’on a renoncé au premier. Dans ce cas, va pour les caméras.
      Si, au contraire, l’objectif est, prioritairement, d’éviter les agressions, je pense qu’il faut chercher ailleurs, les caméras ne feront pas reculer les individus déterminés (voir les agressions à l’arme blanche à Londres, ville pourtant truffée de caméras), tout au plus les rendront-ils plus « prudents ».

      La police de proximité était une réponse possible (mais mise en oeuvre trop peu de temps pour être jugée). Les éducateurs de rues ? pourquoi pas ?
      L’aide (et non pas les sanctions)aux familles débordées par les jeunes mineurs ?

      Se fixer comme objectif d’éviter les « incivilités » est autrement plus contraignant et compliqué que se borner à les sanctionner, les sanctions ne garantissant pas contre la récidive... Ce qui ne veut pas dire que lorsqu’un délit a eu lieu, il doive resté impuni...

      Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document