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Un Conseil Municipal sous tension

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Les nations jeunes le savent : l’un des indicateurs de stabilité d’une démocratie est la capacité à vivre des alternances politiques paisibles. Rien n’est plus normal que, de temps à autre, une majorité nouvelle se substitue à une ancienne, qui peut toujours redevenir majoritaire quand l’occasion se présente à nouveau.

À Questembert, cela n’a pas paru aussi évident que cela, comme si la victoire de l’équipe de Mme Martin n’était finalement qu’un retour à la normale, fermant là une parenthèse bien longue.

Débats vifs mais courtois

Car j’assiste depuis plus de deux ans à l’ensemble des conseils municipaux. J’ai donc connu des conseils municipaux engagés où le maire précédent, Paul Paboeuf, ferraillait joyeusement avec Georges de Kérangat, qui, globalement, se défendait avec énergie, parfois excès, mais le plus souvent dans une ambiance courtoise, et même parfois chaleureuse. Une fois la séance finie, les discussions pouvaient s’engager dans la salle, entre élus de bords différents, spectateurs, « à la bonne franquette. » L’opposition me paraissait respectée puisque elle pouvait présenter ses arguments sur les tous les sujets, insister sur les points de clivage, poser les questions nécessaires et suivre le travail de la collectivité.

Une tension palpable

La comparaison avec les trois premiers mois de la nouvelle majorité fait frémir.

La tension pendant les séances est palpable, comme si un contentieux essentiel séparait les deux camps. Or, de contentieux, il n’y a pas, sauf à constater le désaccord politique ou que le groupe qui a emporté la mairie s’estime le seul légitime à gérer la mairie de Questembert.

Quelques indices éclairants illustrent ce propos :

Sans revenir sur « l’épisode des désignations » de participation à diverses instances laissées ou pas aux membres de l’opposition, il faut tout de même convenir que la droite questembertoise est la seule à agir de la sorte localement. A Vannes, à Redon, pour ne pas nous éloigner trop, les choses sont bien différentes.

Ajoutons tout de même que l’opposition ne siège toujours pas à l’OMS et à l’OMCL, alors que les papiers de l’OMS ont été retrouvés après 3 mois de recherche… dans un carton sur l’armoire de l’OMS ! Dans l’intervalle de cette enquête palpitante, le délégué aux sports a eu des mots violents à l’égard d’un élu de l’opposition. « Nous n’avons pas besoin de vous », a-t-il dit, au moment même où son collègue élu Roger Richard désormais président de l’OMS demandait un rendez-vous. Cette scène ubuesque démontre la nervosité excessive de certains élus majoritaires, à l’image de Mme Martin qui remet à plus tard, « quand les choses se seront pacifiées », la possibilité de questions de la salle en conseil municipal. De même, M.Moulinas nous serine que le bureau municipal (comprendre la majorité municipale) travaille sur les questions budgétaires et que donc une commission des finances n’est pour l’instant pas nécessaire.

Là encore, ce sera plus tard.

Qu’ont-ils à craindre ?

Tout cela serait anecdotique s’il n’y avait pas de conséquences à cette attitude agressive de la nouvelle majorité. Car ce faisant, elle tronque un débat démocratique qu’elle ne peut pas craindre si elle croit sincèrement en son projet politique : les débats de fond sont occultés des conseils municipaux qui doivent aller le plus vite possible. Très souvent, à la question, « pourquoi faites-vous cela », la réponse est :« c’est comme ça. » L’ordre des choses, vous savez…

Même le journal municipal en fera les frais : 1000 caractères pour l’expressioin de l’opposition, c’est court… Aux derniers échos, non officiels, ce pourrait être plus... en respectant la parité avec le groupe majoritaire. En somme, si par hasard, ils n’avaient rien à dire (ou pas grand chose), l’opposition serait simplement réduite au silence. Travaillant à la sous-préfecture de Redon, je vois passer tous les journaux municipaux de la cinquantaine de communes de l’arrondissement. Bizarrement, à Guichen, à Sainte-Marie, c’est au moins une demi-page, voire une page entière, qui est laissée aux oppositions de gauche…

Il est dans l’intérêt de tous les Questembertois, même ceux qui ont voté pour la liste de Mme Martin, que l’opposition soit respectée dans ses prérogatives et puisse observer de près la gestion municipale, pour la soutenir quand nécessaire, la critiquer voire la combattre selon les circonstances. Le simple fait de devoir rappeler cette évidence démontre bien la difficulté de la nouvelle majorité à appréhender la gestion publique, qui est sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, bien différente de la gestion d’une entreprise.

Publié le jeudi 17 juillet 2014, par Maxime Picard.

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