Stéphane Le Foll, avec Paul Molac et Michel Morin

Méthanisation à la ferme : des intérêts multiples

Jean-Marc Onno exploite une porcherie à Guernequay en Moustoir-Remungol : il élève 245 Truies et leur suite (Naisseur Engraisseur). Il
nous a fait découvrir son exploitation et les multiples intérêts de la méthanisation.

Pour l’agriculteur c’est une source de revenus garantie (vente d’électricité/réseau de chaleur pour chauffer sa porcherie et son habitation), la diversification des activités de son exploitation et plus globalement de l’autonomie énergétique (économie d’énergies fossiles),
Jean-Marc Onno rêve de pouvoir adapter son tracteur pour qu’il roule au biogaz !

Pour nos territoires, c’est une valorisation durable et de proximité des déchets organiques
car les déchets verts et autres déchets organiques (boues de stations d’épuration) collectés par nos collectivités locales peuvent également alimenter le digesteur.
Cela permet une synergie locale entre Agriculteurs, Collectivités et Industriels.
C’est aussi un moyen de créer et de maintenir des emplois non délocalisables. Jean-Marc Onno emploie 2,5 personnes sur son exploitation, l’unité de méthanisation nécessite la présence d’une personne 24h/24.

Pour l’environnement, c’est une production d’énergie renouvelable locale, le procédé permet de réduire des émissions de gaz à effet de serre, de diminuer l’utilisation d’engrais minéral et de maîtriser des odeurs qui peuvent gêner les riverains.

Stéphane LE FOLL, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et Delphine BATHO, ministre de l’écologie, du développement et de l’énergie, nous ont présenté le plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA),
Ce plan s’inscrit dans une démarche fondée sur le respect de l’équilibre de la fertilisation et la réduction globale du recours aux engrais chimiques,
L’objectif est de développer en France, à l’horizon 2020, 1 000 méthaniseurs à la ferme, contre 90
fin 2012.

P. Massiot, Th. Burlot, S. Le Foll, D. Batho, Ph. Noguès

Lors de la rencontre qui a suivi , en présence des multiples acteurs de l’agriculture de l’agroalimentaire et des parlementaires du Morbihan, Stéphane LE FOLL a déclaré : « il faut de
l’ambition et une stratégie pour la Bretagne et l’environnement, L’élevage breton a engendré une dynamique économique. Pour vivre et travailler au Pays, il nous faut combiner l’écologie et l’économie. »

« Et que tout cela se fasse dans une démarche de CONFIANCE, »  a insisté le Ministre de l’Agriculture.

La méthanisation, c’est quoi ?

La méthanisation consiste à laisser se dégrader en milieu clos la matière organique (fumiers, lisiers, végétaux...) qui produit naturellement du gaz méthane (CH4) qui peut être injecté dans le réseau gazier ou brûlé pour produire de l’électricité et de la chaleur. L’électricité est vendue sur le réseau et la chaleur sert au fonctionnement du méthaniseur, qui fonctionne de façon optimale à 30/40° au chauffage des bâtiments d’élevage et d’habitation. Le reste de la matière, un « digestat » riche en azote, peut être utilisé comme engrais.

Comme on le voit, le plan a donc deux objectifs : produire de l’énergie (on en a bien besoin en Bretagne) et du fertilisant qui permet d’économiser sur l’achat d’engrais chimiques comme les nitrates et les ammonitrates dont la fabrication est très gourmande en énergies fossiles.

Des installations collectives

Pour ce faire, le plan prévoit de favoriser le développement d’installations de méthanisation agricole collectives, et d’encourager la valorisation économique des digestats de méthanisation. Le plan propose aussi de développer le transport de ces digestats vers les zones où les agriculteurs sont contraints d’employer des engrais minéraux, alors qu’en Bretagne, les zones en excédent structurel n’ont pas de débouchés locaux.

Alors que d’autres pays européens comme l’Allemagne ou le Danemark ont déjà un parc important de méthaniseurs, la France est très en retard : l’objectif est également de développer une filière française d’équipements de méthanisation, par des soutiens à l’innovation.

Une agriculture écologiquement intensive

Les deux ministres ont montré leur accord sur l’ambition de garder et de développer la production agricole en Bretagne.
Mais ce ne sera possible que si dans le même temps, on peut protéger les milieux naturels. C’est tout l’enjeu de l’agroécologie que défend le ministre de l’agriculture. Voilà un sujet qui rencontre des échos sur notre territoire et dans toute la quatrième circonscription.

Table ronde avec les acteurs de l’agriculture : S. Le Foll, J.-P. Le Roch, P. Molac, le préfet J.-F. Savy, O. Herviaux, P. Massiot