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Projet Leclerc : les avis des services

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A quelques jours de la CDEC, la préfecture a transmis aux membres les avis des services instructeurs... Instructif, justement.

L’avis de la DDCCRF est pratiquement la reprise de ceux qu’elle avait rendus pour les deux premiers dossiers : tous les arguments retenus devraient conduire à un avis favorable, mais c’est un avis défavorable qui est rendu « considérant la décision de refus de la CNEC... » Pourtant, le périmètre de la zone de chalandise, l’accroissement de la population, l’évasion commerciale, le manque de concurrence... Et même la « densité commerciale », c’est-à-dire le nombre de m² pour mille habitants, tout est validé. Comprenne qui pourra !

Et puisque la seule motivation de cet avis négatif est la décision de la CNEC, cela vaut la peine d’aller voir le texte même de cette décision. *Il s’agit d’un document officiel, donc communicable. Que dit le texte de la CNEC ? Dans ses considérants, la commission valide la zone de chalandise retenue par le projet, elle note la forte croissance de la population, reprend les mêmes données pour les surfaces de vente, souligne qu’il n’y a pas de magasin spécialisé dans les produits culturels de plus de 300 m². Cependant, elle remarque qu’il y a un certain nombre d’autres magasins de surface plus petite. Et c’est un argument qui peut se concevoir, mais qui n’est jamais retenu dans les CDEC ! Un peu plus loin, patatras, la commission, tranquillement, relevant qu’il y a eu d’autres autorisations non réalisées (c’est toujours pris en compte dans les calculs !), note que la commune de Questembert est « peuplée d’environ 6300 habitants » et affirme que la densité commerciale est nettement supérieure aux moyennes nationale et départementale, contrairement aux constatations de la CDEC.

Comme si la CNEC, au lieu de s’appuyer sur les observations des services de l’Etat, reprenait à son compte l’argumentaire de la Chambre de commerce sur le dossier. Tout en validant quand même la zone de chalandise. Car d’emblée, la CCI récuse la zone de chalandise retenue pour le projet et acceptée par les services de l’Etat, semblant d’ailleurs la confondre avec les zones d’attraction. La zone de chalandise est définie juridiquement - par des arrêts du Conseil d’Etat - en temps d’accès : pour un magasin de cette taille (2500 m²), le temps maximum est de 15 minutes, ce qui nous mène tout près de Malestroit, Elven, Muzillac. D’ailleurs les dossiers de CDEC de Champion et d’Intermarché retenaient le même périmètre. Non, pour la CCI, la zone de chalandise de Questembert, c’est le canton et quelques communes autour... à peine 20000 habitants. Dans un autre document, la CCI n’hésitait pas à attribuer à Ploërmel une zone de chalandise de plus de 50000 habitants. Quant aux zones d’attraction, elles permettent d’estimer le poids relatif de tel ou tel magasin sur la zone de chalandise : plus on est près, plus l’attraction est forte et le magasin captera une plus grande part des dépenses des ménages, plus on s’éloigne, plus les clients se disperseront vers d’autres centres. Mais il ne faut pas confondre les deux.

Evidemment si l’on réduit la zone de chalandise, la densité commerciale va s’accroître fortement... ce qui permet de dire que cette densité commerciale deviendrait vraiment exagérée...

Publié le mercredi 27 août 2008, par Paul Paboeuf, René Luherne.

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