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PAC : les propositions des socialistes bretons

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Lors de la session de juin du conseil régional de Bretagne, le président Le Drian a présenté les propositions des Bretons pour la réforme de la Politique Agricole Commune : un projet d’avenir pour l’agriculture et l’agroalimentaire bretons, en faveur d’une politique alimentaire de qualité.

Une nouvelle donne alimentaire mondiale

Les émeutes de la faim, la révolte des ventres creux, qu’on croyait d’un autre temps, reviennent à la une de l’actualité. Et le spectre de la pénurie alimentaire mondiale réapparaît. Dans un tel contexte, tout le monde redécouvre l’importance stratégique de l’agriculture : pour les pays du Sud, qui doivent atteindre une plus grande sécurité alimentaire, mais aussi pour les pays du Nord et notamment l’Europe.

Il est donc essentiel que l’Europe relance son agriculture et maintienne des politiques publiques d’intervention. Car, depuis quelques années la production agricole stagne et nous sommes devenus déficitaires en viande bovine depuis 5 ans, et en viande de volaille depuis un an. On a vu les jours derniers les effets de ces politiques partiellement imposées par l’Organisation Mondiale du Commerce : plus de 200 emplois supprimés chez Dandy à Pontivy, et plus de 500 dans les abattoirs du groupe Doux à Locminé et à Pleucadeuc (sans parler des 140 de l’usine de Châtelet dans le Cher).

La Bretagne est déjà en train d’inventer une agriculture éco-productive. Elle apparaît en avance : elle continue à produire beaucoup en baissant progressivement ses nuisances et la nouvelle PAC doit lui permettre d’exprimer ses atouts, ce qui suppose un minimum de régulation publique des marchés.

Peser sur les orientations de la PAC pour l’avenir de notre région

Pour la réforme de la PAC, la région Bretagne veut s’appuyer sur quatre principes
- la PAC n’est pas qu’une politique agricole, c’est aussi une politique alimentaire ;
- l’OMC doit exercer une vraie régulation des marchés ;
- l’Europe doit à son niveau intervenir dans la gestion des marchés agricoles et alimentaires ;
- la France doit accepter la régionalisation des aides directes aux agriculteurs.

Il est clair qu’il s’agit de réformer la PAC et non de la démanteler, ce qui suppose de maintenir le budget de cette politique. Et l’Europe doit contrer les propositions actuelles de l’OMC sur l’abaissement des droits de douane. Une politique européenne de gestion des marchés agricoles et agroalimentaires doit maintenir l’intervention et le stockage publics ainsi que la distinction entre le premier pilier de la PAC (gestion des marchés) et le second pilier (appui au développement rural). Il faut également accorder la reconnaissance légale aux interprofessions à l’échelle nationale ou régionale. Quant aux quotas laitiers, plutôt que de les abolir, il faudra les rendre plus flexibles.

Mais le point crucial réside dans la régionalisation pour gérer au plus près des besoins les aides directes à l’agriculture. C’est à ce prix que pourra s’élaborer une politique à long terme au-delà de l’échéance de 2013, une politique qui permette au niveau local comme à l’échelle du monde la sécurité et la souveraineté alimentaire.

Publié le lundi 14 juillet 2008, par Paul Paboeuf.

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