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Non le glyphosate n’est pas un produit inoffensif !

Le Round Up, un désherbant pas si écolo !

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Le glyphosate, désherbant vendu sous la marque Round-up, a souvent été présenté par les publicités comme un produit sans danger, quasiment écologique. La réalité est bien différente et, après des années de laxisme, la réglementation est devenue beaucoup plus stricte, sur les désherbants comme sur l’ensemble des pesticides.

La France est le 3è consommateur mondial de pesticides (herbicides, fongicides, insecticides) et au 1er rang en Europe. Associés aux notions de progrès, de propreté, leur usage s’est généralisé et banalisé au cours des dernières décennies.

Leur utilisation, contrairement aux messages fréquemment diffusés, n’est pas sans risque pour l’environnement et la santé publique.
Malgré une prise de conscience et des efforts certains, nous sommes encore nombreux utilisateurs peu avertis, de produits phytosanitaires ou pesticides, que ce soit en agriculture, par les collectivités pour l’entretien des espaces verts et des voieries ou par les particuliers pour le jardinage.

L’utilisation excessive et sans discernement de ces produits (mauvaises périodes, endroits, dosages), est lourde de conséquences pour notre environnement( faune, flore), et à plus long terme pour notre santé.
Les produits commercialisés, à grand renfort de publicité visant à rassurer sur leur quasi innocuité, contiennent, associés au glyphosate, d’autres produits toxiques, qui, combinés à celui-ci, en augmentent très nettement la toxicité, même à de faibles doses… (études du CNRS de Roscoff, entre autres ).

Si les limites de qualité sont respectées dans l’eau potable distribuée en Morbihan, certaines molécules se retrouvent dans les eaux des rivières ou les eaux souterraines qui bien sûr alimentent la distribution… Le rapport 2007 de l’Observatoire de l’Eau du Morbihan signale que : « l’AMPA, dérivé du glyphosate, est fréquemment retrouvé, puisque 15 prises d’eau sur 20 sont concernées ».

Que dit la réglementation ?

Les produits et molécules mis à la vente sont homologués pour des usages précis. Certains produits, comme l’atrazine, sont interdits. Les règles d’utilisation sont de plus en plus réglementées (distances à respecter par rapport aux cours d’eau, fossés, avaloirs …) et s’appliquent à tous.

Des amendes lourdes pour les usages interdits

L’usage du glyphosate, comme celui des désherbants en général, est très règlementé.
Par arrêté préfectoral, il est interdit d’appliquer tous pesticides (désherbants, insecticides, fongicides...) à moins de 5m minimum des cours et plans d’eau, dans et à moins d’1m de la berge de tout cours d’eau, canal, fossé (même à sec) ou point d’eau. Aucun épandage ne doit être réalisé sur les caniveaux, avaloirs et bouches d’égout (Arrêté préfectoral du 1er février 2008). Le non respect de cette interdiction peut coûter jusqu’à 75 000€ d’amende et 2 ans de prison.

Et voilà, ça peut faire une belle amende !

Comment faire autrement ?

Les agriculteurs sont engagés, depuis plusieurs années, dans des opérations de bassin versant visant à améliorer la qualité de l’eau : limitation dans l’utilisation des produits phytosanitaires, désherbage mécanique, aménagement de bandes enherbées le long des cours d’eau, construction de talus…

Les collectivités (communes, départements…) se tournent de plus en plus vers des solutions alternatives non polluantes comme le désherbage mécanique ou thermique. C’est le choix qui a été fait dans notre commune pour l’entretien des espaces verts .

Autre façon de préserver la qualité de l’eau et de l’environnement, c’est aussi accepter pour le citoyen que le désherbage ne soit pas fait systématiquement et accorder un peu d’existence aux « herbes folles. »

Les jardiniers amateurs sont également de plus en plus sensibilisés : paillage en surface, organisation du jardin ( rapprocher les légumes qui vont se protéger mutuellement par ex, ail et tomates contre le mildiou), plantes aromatiques répulsives contre les ravageurs etc…

Il y a une réelle prise de conscience générale, aussi bien en ce qui concerne le nécessaire respect de l’environnement et de la bio-diversité ( dont par exemple les abeilles indispensables à la pollinisation), que les préoccupations en matière de santé.
S’il ne s’agit pas de culpabiliser les uns ou les autres, chacun doit cependant se sentir fortement concerné par ce problème de la qualité de l’eau, bien public et source de vie !

Publié le dimanche 24 mai 2009, par Jacqueline Le Léap.

Messages

  • C’est ici dans Ouest-France du 15 octobre

    jeudi 15 octobre 2009

    Roundup. Monsanto condamné pour publicité mensongère

    Round up, désherbant, très répandu, n’est pas aussi inoffensif que la publicité veut bien le dire. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Monsanto, rendant définitive sa condamnation à 15 000 euros d’amende pour « publicité mensongère ».
    Sa boîte verte est bien connue des jardiniers amateurs. Et les agriculteurs l’utilisent aussi en grande quantité. Le Roundup, premier désherbant vendu en France et dans le monde, va-t-il devoir changer sa publicité ?

    Depuis sa mise sur le marché en 1975, son fabricant, la multinationale américaine Monsanto, l’a toujours présenté comme un herbicide efficace, biodégradable qui respecte l’environnement. Pourtant, le 27 janvier 2007, Monsanto a été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à 15000€ d’amende pour publicité mensongère.

    Herbicide total

    Les associations Eau et Rivières de Bretagne et UFC-Que choisir avaient porté plainte au sujet de l’étiquetage de l’herbicide. Monsanto avait fait appel de cette décision. En octobre 2008, la cour d’appel de Lyon a confirmé sa culpabilité. La multinationale s’était pourvue en cassation. Un pourvoi rejeté, le 6octobre, par la chambre criminelle de la Cour de cassation.

    Ce désherbant n’est pas aussi vert qu’il en a l’air. Le Roundup est un herbicide total. Sa substance active, le glyphosate, pénètre par les feuilles et détruit les cellules reproductrices de la plante. Mais le produit comporte aussi des substances dites « inertes ». Si le glyphosate est assez rapidement dégradé, certains produits de cette dégradation s’accumulent, en cas d’usage excessif, dans les nappes phréatiques. En 2004, rappelle Eau & Rivières de Bretagne, le Roundup a été détecté dans 78% des échantillons d’eau analysés en Bretagne.

    Or, plusieurs études scientifiques, contestées par Monsanto, ont prouvé que le Roundup est nocif pour la santé humaine. Il est d’ailleurs classé dangereux pour l’environnement par les autorités européennes depuis 2001.

    Philippe GAILLARD.

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  • Pour compléter cette information

    Un article de Univers-nature

    Des herbicides à l’origine de malformations congénitales

    Suite à l’observation de nombreux cas de malformations de nouveau-nés, notamment de malformation neurales et craniofaciales, au sein de régions où sont massivement utilisés des herbicides à base d’une substance active appelée glyphosate (1), des scientifiques argentins ont tenté d’établir une corrélation entre les deux phénomènes.

    lire la suite ici

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  • Les déboires des producteurs d’OGM en Arkansas

    Elle porte le joli nom d’amarante de Palmer, mais est devenue le cauchemar des cultivateurs du Midwest, qui l’ont surnommée « l’herbe à cochon ». Cette plante vigoureuse a développé une résistance à l’herbicide Roundup, de Monsanto, et a déjà envahi 6 millions d’hectares dans vingt-deux Etats américains. Après s’être enrichis grâce aux OGM, les fermiers s’interrogent aujourd’hui sur leur avenir.... A lire dans le monde du 19 octobre sous le titre « La mauvaise graine de Monsanto »

    ou bien encore

    sur Terrefuture.fr

    Les « mauvaises herbes » deviennent résistantes au Roundup.

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