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Lycée de Questembert : à 6 semaines du bac, des élèves sans prof

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Depuis la rentrée, les élèves de deux classes de première S et STG du Lycée Marcelin Berthelot ont eu en tout et pour tout 10 semaines de cours de Français. Pour des
élèves qui vont passer l’épreuve anticipée de Français dans un mois et
demi, et pour leurs parents, la situation est inacceptable. Mais elle
est le résultat concret au plus près de nous de la politique menée
par le gouvernement : la suppression de 13000 postes à l’Éducation
Nationale a forcément des conséquences.

Le jeune enseignant nommé au lycée à la rentrée n’a pas tenu le coup. Eh oui, le métier d’enseignant n’est pas si facile qu’on le croit ; avez-vous imaginé de vous trouver face à trente ou trente-cinq gamins comme votre fille ou votre fils de 15 ans ? Le rectorat a appelé un remplaçant, puis un autre. Après les vacances de février, les élèves ont brièvement vu une jeune femme qui venait de Lorient, qui a elle aussi renoncé et qui d’ailleurs ne répond même plus au téléphone.

Le proviseur a aussi demandé aux enseignants en poste d’assurer des heures supplémentaires. Mais pour qui connaît les contraintes des enseignants de Français en classe d’examen, c’est une solution intenable.

Le rectorat en est à mettre des annonces à l’ANPE ! Pour peu que l’ANPE considère qu’il s’agit d’une « offre raisonnable d’emploi » pour un chômeur, cela permettra d’en radier un de plus de la liste, même si la personne sollicitée ne sent pas de taille à enseigner la méthode de dissertation, l’analyse littéraire.

Les élèves sont découragés et leurs parents craignent que cette année pratiquement perdue ne grève l’avenir de leurs enfants : les notes de l’épreuve de français auront des conséquences sur les résultats du bac l’année prochaine et sur les dossiers de candidature pour l’enseignement supérieur.

Aux dernières nouvelles, un remplaçant, récruté à travers l’ANPE, pourrait arriver à lundi 4 mai. Dernière chance ?

Le candidat Sarkozy nous avait expliqué qu’il fallait faire des économies, et que la première source d’économie serait de réduire le nombre de fonctionnaires... Une fois élu, il a mis en place ce qui s’appelle la Révision Générale des Politiques Publiques, la RGPP : fermeture de tribunaux, réduction des moyens pour les hôpitaux, suppression de postes à l’éducation nationale. Nous voyons très concrètement chez nous ce que ça veut dire. Et nos jeunes en subissent les conséquences.

Publié le jeudi 30 avril 2009, par PARENT D’ELEVE.

Messages

  • Malgré les dénégations du ministre, l’inspecteur d’académie a bien dit qu’il fallait que d’autres structures que l’école maternelle pour accueillir les enfants de moins de trois ans. « Je pense, dit-il, aux jardins maternels qui restent à créer. Il faut y travailler avec les communes. »

    Et de fait, les prévisions d’effectifs arrêtées par les services du Rectorat d’Académie et des Inspections académiques minorent systématiquement les prévisions des directeurs d’école et limitent artificiellement la capacité d’accueil des établissements soit en n’implantant pas de nouveaux postes dans les écoles soit en fermant des postes existants.

    La scolarisation des enfants de deux ans fait partie intégrante de l’histoire scolaire de l’Académie. Elle a des conséquences très positives sur les performances scolaires futures des jeunes Bretons.
    De plus, cette scolarisation répond à une véritable attente sociale des familles que les collectivités territoriales ont toujours accompagné en construisant ou rénovant les locaux scolaires et en engageant les personnels territoriaux indispensables au bon fonctionnement des classes et à l’accueil des élèves.

    Alors que la crise économique a des conséquences sociales extrêmement importantes, cette décision de l’administration aggraverait la situation et cette limitation artificielle de la capacité d’accueil des écoles laisserait des jeunes ménages sans solution.

    Il faut vraiment que tous les enfants dont les familles veulent la scolarisation dès deux ans soient accueillis en maternelle, suivant les engagements du ministre, dans des conditions compatibles avec un enseignement de qualité.

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  • Ma belle sœur, enseignante dans un lycée « prestigieux » de Nantes m’a signalé que le départ prévu d’un professeur de mathématique, n’avait pas été anticipé par le rectorat. Si le remplacement a eu lieu depuis, c’est par une jeune enseignante … pour des terminales « S » et des classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs. Ne s’agit-il pas de saper les bases de l’école publique républicaine ?

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    • Autres exemples relevés dans la presse de la démission de l’éducation nationale :
      Dans la Seine-St Denis, l’ANPE recrute des instituteurs remplaçants (bac+3 exigé) en CDD 5 mois, 26h hebdomadaires à 8,71 de l’heure.
      Dans les Deux-Sèvres, l’Inspection Académique fait aussi appel à l’ANPE pour un CDD d’un mois, un professeur des écoles rémunéré 1330 mensuels pour un service de 35h hebdomadaires.
      En Moselle , des proviseurs s’adressent directement à l’ANPE pour remplacer des professeurs de philosophie, CDD 3 mois.
      Demain les enseignants seront remplacés par des intermittents non formés, sous-payés et non motivés !.

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  • Près de Toulouse, une enseignante a été poignardée par un de ses élèves âgé de seulement 13 ans. Les faits sont tragiques et heureusement rares dans notre pays.

    Le comportement de ce gamin n’est évidemment pas normal. Et comme il s’agit d’un tout jeune adolescent, des mesures éducatives s’imposent pour prévenir d’autres comportements dangereux de sa part et bien-sûr pour le sauver lui-même.
    Le mieux comme toujours aurait été qu’un travail puisse être fait en amont.

    Ce n’est pas toujours possible. Les professionnels, enseignants et équipes éducatives, font tout ce qu’ils peuvent pour lutter contre la violence à l’école.

    Mais il faut des moyens humains. Il faut davantage de surveillants, renforcer l’accompagnement social (assistantes sociales, éducateurs spécialisés, infirmières scolaires), et leur donner les moyens de travailler dans des conditions acceptables.

    Ce matin les professeurs et parents d’élèves de cet établissement de Toulouse disaient à quel point la situation était devenu tendue.

    Se déplaçant sur les lieux du drame, le ministre de l’éducation nationale, refuse ouvertement d’attribuer des moyens humains supplémentaires. Il propose simplement l’installation de portiques de sécurité.

    Il faut arrêter tout de suite l’hémorragie des moyens dans nos établissements scolaires.
    L’argent économisé servira-t-il à installer des portiques de sécurité ?

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    • Voyons les propos exacts du Ministre : Il est nécessaire “d’examiner toutes les solutions possibles : on peut imaginer dans certains établissements des portiques, des systèmes de fouille. Nous verrons. Les collectivités territoriales estimeront peut-être que dans certains établissements, c’est une réponse possible.”

      Donc, pour le Ministre :

      1) la solution au problème de la violence scolaire est simple : la transformation des écoles en zones de police. Au delà des problèmes de classes surchargées ou de fermetures de classes, de formation et de soutien aux professeurs, il s’agirait donc d’un simple problème de maintien de l’ordre.

      2) En projetant de passer les élèves sous un portique, le Ministre renvoie encore aux Départements le coût d’installation de ces détecteurs.

      Face aux violences qui surviennent à l’école, la solution passe avant tout par les êtres humains, fussent-ils les pions de mon adolescence, que par les instruments technologiques.

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  • Aux Etats-Unis, les subventions publiques sont réduites à la portion congrue et
    les Universités, musées, lieux de culture, sont financés par des fondations qui bénéficient de dotations privées amplement défiscalisées. Actuellement ces établissements sont confrontés à l’effondrement des financements privés.

    Ce mode de financement n’est pas trés éloigné de ce que la loi LRU (Libertés & Responsabilités des Universités) a intégré pour les universités françaises : la possibilité de se financer par le biais de fondations.

    Il est donc primordial de soutenir l’université française dans son financement public à 100%, éloigné des périls du marché, faute de quoi, les présidents d’universités pourraient être contraints d’ici peu d’augmenter les frais d’inscriptions pour renflouer les budgets

    La crise donne un éclairage éclatant à la gestion des services publiques, dont l’université, à la française que certains voient comme un héritage archaïque.

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