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Les nouveaux convertis

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Une image a longtemps illustré les manuels d’histoire, ou au moins, les manuels d’histoire sainte : l’empereur Constantin, sur son cheval, est face à une croix dans le ciel, tandis qu’une voix lui murmure : « Par ce signe, tu vaincras ! » C’est à la veille de la bataille du pont Milvius, en 312, aux portes de Rome. Constantin serait alors devenu chrétien, aurait remporté la bataille et conforté son autorité sur tout l’Empire.
Bien des conversions d’aujourd’hui semblent aussi fondées sur la volonté de pouvoir plutôt que sur des convictions profondes.

« Paris vaut bien une messe », disait, paraît-il, le huguenot Henri de Navarre qui espérait ainsi amadouer les papistes parisiens. Mais il avait le vrai projet de ramener la paix dans le royaume de France et pas seulement celui de garder sa couronne royale.

Aujourd’hui encore, nous assistons à des conversions surprenantes...
Parmi les nouveaux convertis, voilà des « libéraux » les plus acharnés, qui nous expliquaient que seul le marché pouvait apporter l’équilibre économique à nos sociétés, et qui, ayant vu un film sur les supermarchés Wal-Mart aux Etat-Unis, découvrent les méfaits de la concentration des monopoles commerciaux, la surexploitation des salariés, des producteurs agricoles, le pillage du tiers-monde... Ah c’était drôle de les entendre entonner la musique des altermondialistes. Tout d’un coup, ils avaient compris que, dans un pays gouverné par Bush et ses amis, le seul pouvoir était celui de l’argent. Et dans le même temps, ils écoutaient religieusement un « spécialiste » leur expliquer que nous n’étions plus en démocratie en France alors qu’aux Etats-Unis, la démocratie était plus vivante...

Ce n’est pas la première surprise qu’ils nous font. Comme Saint Paul sur le chemin de Damas, des anticléricaux affirmés sont devenus récemment des assidus des grands messes et des bienfaiteurs de la paroisse. Eux qui considéraient chômeurs ou handicapés comme des parasites, les voilà tout d’un coup préoccupés d’action sociale, d’insertion et de secours aux malheureux.

Nous n’avons pas le pouvoir de sonder les reins et les coeurs pour mesurer la sincérité de ces nouveaux convertis. Pourtant, nous nous permettrons d’observer avec attention si les actes sont conformes aux idées.

Publié le dimanche 26 mars 2006, par Paul Paboeuf.

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