Accueil > Du côté de Questembert > Dossiers > Les handicapés dans la cité

Les handicapés dans la cité

    Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.

Deux faits m’ont amené à partager avec vous une réflexion sur les handicapés et sur la place qui leur est réservée dans notre société : l’insertion réussie d’une jeune trisomique dans l’équipe des restaurants scolaires municipaux et la crise qui semble couver dans l’association Marie Balavenne, qui gère deux maisonnées à Questembert et à Saint-Vincent-sur-Oust.

Depuis quatre ans, nous accueillons une jeune trisomique dans les services de la restauration scolaire. La demande formulée par les parents et l’établissement scolaire, le lycée Saint-Paul à Vannes, était de prendre la jeune Clara en stage dans le cadre de sa formation en alternance adaptée à son handicap. D’emblée, les équipes des restaurants ont accepté de tenter l’aventure, puisque, après un oui de principe, nous devions nous assurer que c’était possible pour ceux et celles qui encadreraient la jeune stagiaire. Grâce à la coopération de tous et au travail de ses formateurs, Clara a réussi à s’intégrer dans le milieu professionnel. Maintenant, l’école est finie, et elle a un contrat de travail avec la commune : la jeune fille a toute sa place dans l’équipe, et elle fait sa part de travail, aussi bien dans la cuisine que pour servir les repas aux petits.

Des demandes nombreuses, difficiles à satisfaire

La commune est souvent sollicitée pour embaucher des travailleurs reconnus handicapés (COTOREP). Mais il faut savoir que les collectivités ne bénéficient pas des mêmes aides que les sociétés privées pour l’emploi des handicapés. Elles n’étaient pas non plus jusqu’ici soumises à l’obligation d’employer 6% de handicapés. Désormais elles devront respecter cette contrainte ou payer une contribution basée sur la masse salariale.

A Questembert, nous n’avons pas attendu cette obligation pour faciliter l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés. Encore faut-il cependant que ce soit possible, sans pénaliser l’efficacité des équipes. Ce qui me rappelle une demande ainsi formulée : « J’ai travaillé vingt ans dans le bâtiment, mais j’ai des problèmes de dos, alors tu pourrais peut-être me trouver un emploi à la mairie. » Comme si à la commune, c’était petits travaux tranquilles.

Crise à Marie Balavenne ?

Mais pour d’autres handicapés, l’insertion professionnelle n’est pas possible ; il est nécessaire alors d’offrir des ateliers protégés (les CAT, Centres d’Aides par le Travail), ou des foyers de vie, qui doivent autant que possible favoriser l’insertion sociale des résidents. C’est la force du projet de l’association Marie Balavenne qui a créé deux maisonnées à Questembert et à Saint-Vincent-sur-Oust. La création de l’association avait été aussi, pour le candidat au poste de conseiler général, une occasion de se faire valoir, de se donner une image sociale, à quelques mois des élections cantonales. Aujourd’hui, et le contexte électoral semble revenir au premier plan, le conseil général, financeur principal des résidences de handicapés, veut à toute force imposer un regroupement des foyers de handicapés de la quatrième circonscription du Morbihan (Ploërmel-Questembert), remettant en cause l’autonomie et peut-être les emplois d’une équipe qui a fait ses preuves.

Une réponse originale

En effet, le projet original de l’association qui visait une forte intégration des résidents dans la vie locale a montré son efficacité. On l’a vu récemment par leur participation au téléthon, et plusieurs d’entre eux ont fait des progrès fantastiques en autonomie. Du côté des familles, la satisfaction est grande aussi, car leurs enfants ont noué des contacts avec les voisins, par le biais des animaux qui ont été installés dans le terrain mis à disposition de l’association par la commune. Et les Questembertois eux-mêmes ont facilité la participation des résidents de la maisonnée à la vie de la cité. Espérons que l’intérêt des handicapés primera sur d’autres considérations.

D’autres besoins : les handicapés vieillissants

Je veux aussi rappeler que nous avions souhaité à Questembert proposer un accueil pour les handicapés vieillissants : ils ont entre quarante et soixante ans, ils n’ont plus leur place dans les CAT, leurs parents, atteints eux par le grand âge, ne peuvent plus s’occuper d’eux. Ou, tout simplement, ils souhaitent un temps de répit en disposant d’un accueil temporaire. Mais du côté de la DDISS (Direction départementale des interventions sanitaires et sociales), service du conseil général, il n’y avait pas de besoins. Nous savons tous que ce n’est pas vrai, les besoins sont avérés, ils vont devenir criants. Malheureusement les intérêts politiciens l’ont emporté sur l’intérêt des handicapés et de leurs familles. C’est dommage.

Publié le mardi 2 janvier 2007, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Bruits qui courent

    Elle court, elle court, la rumeur ! M. Lubert, qui avait monté le projet de marie balavenne, serait tout à coup devenu incompétent, pas qualifié pour diriger un foyer d’accueil handicapés, bla bla bla.... Il avait pourtant été soutenu par m. burban et sa clique pour le foyer. un ministre était venu pour manifester le soutien qu’il méritait. Bon maintenant il est bon à jeter aux chiens. qu’en pensent les parents des résidents ? on dirait qu’ils sont content de voir leurs enfants s’occuper eux-mêmes de leur vie quotidienne, de participer aux activités associatives de la ville.le nouveau bureau de l’association le trouve à leur gout. peut-être qu’il gêne ceux qui ce sont servi de lui pour les élections.

    Répondre à ce message

  • Le projet éducatif de ce centre nous a beaucoup séduit.

    Dans ce Foyer, qui fonctionne depuis maintenant plus d’un an, l’esprit peut être mis en danger s’il n’est pas appliqué dans sa dimension technique :
    - Activités riches et variées, collant le plus à la vie, en harmonie avec le projet éducatif du centre et le projet individuel de chaque résident (être de plus en plus autonome dans sa toilette, dans l’organisation des tâches ménagères, dans le nettoyage et la préparation des repas, dans le jardinage, l’élevage... et cela chaque jour que Dieu nous donne). Bref, dans les moments importants de la vie, comme une personne ordinaire.
    - Moyens techniques et financiers adaptés

    Mais aussi, dans sa grandeur humaine :
    - Respect de la personne handicapée, citoyenne à part entière.
    - Respect du personnel dans l’expression de ses compétences, dans sa liberté à se former et dans le respect de ses droits.
    - Respect des associés et personnes bénévoles participant à la vie sociale du centre, mais aussi des bénévoles à l’extérieur du centre, en particulier les personnes investies dans des associations (bien sûr, cela ne peut se faire que dans des villes assez riches en tissu associatif, médical, culturel, sportif... et pourvues d’un réseau de communication développé).

    S’il existe des personnes qui ne sont pas capables de comprendre cela, alors je les invite à venir prendre notre place de grands-parents, de parents, de frères ou de soeurs...

    Répondre à ce message

  • Nous avons du mal à comprendre ce qui se passe au niveau du comportement et des choix de projets de certaines personnes du Conseil Général et de la DGISS.

    Notre fils fréquente le Foyer de Vie Marie Balavenne de Questembert et nous souhaitons qu’il poursuive son épanouissement et l’apprentissage de son autonomie. Cette jeune structure en phase de développement, offre à nos yeux, un projet d’établissement sérieux, innovant, rarement rencontré dans le Morbihan ou les autres départements. L’équipe éducative a été selectionnée non seulement pour ses compétences et sa dynamique, mais également pour son adhésion au projet : facteur essentiel pour une pleine réussite. Faut-il maintenant chambouler ce projet à peine né ?

    Tous les parents des jeunes adultes résidents font le même constat. Et voilà que nous n’écoutons pas ces derniers ! Nous constatons, nous parents, que l’ancien Conseil d’Administration de Marie Balavenne, composé de quelques élus, met en péril le projet, l’équipe pédagogique et son directeur (données recueillies lors de la réunion d’information du mercredi soir 13 décembre à la mairie de Questembert. Cf. : Ouest France du vendredi 15 décembre 206).

    Au regard des problèmes rencontrés, nous sommes en droit de nous inquiéter fortement.

    Répondre à ce message

  • Nous sommes heureux de lire les deux messages sur Marie Balavenne. Tant de rumeurs circulent.

    Avez-vous déjà poussé la porte d’une des maisonnées ? Si oui vous avez tout compris dès votre entrée. Tout y est chaleureux : le lieu, l’accueil des résidents et du personnel, Elisabeth, Antony, Guilaine ou ... viennent vers vous, vous questionnent gentiment, vous montrent ce qui se passe : la préparation du repas, le jardinage, la couture ... Vous saurez pourquoi l’un ou l’autre n’est pas là, car il est parti faire des courses, avec les moutons, jouer aux boules, à la gym ... Un vrai lieu de vie où l’on se sent bien. Une vie à dimension familiale avec un personnel compétent à l’écoute de chacun l’aidant à grandir personnellement et socialement. Le souhait de tout parent pour son enfant et de plus les parents sont bien accueillis ! De tels endroits sont vraiment trop rares.

    Et pourquoi ces maisonnées fonctionnent-elles si bien ? Un coup de baguette magique ? Non, tout cela suppose un grand travail, un grand dévouement et une grande sensibilité à la personne porteuse d’un handicap : projet d’établissement, conseil à la vie sociale, charte de bénévolat longuement muris et proposés à toute un équipe motivée pour leur application. Merci Mickaël, Corinne et vous tous qui autour d’eux permettez que ce beau projet devienne réalité pour tous les résidents et leur famille.

    Que Questembert et Saint Vincent sur Oust et donc chacun de nous sache apprécier et garder contre vents et marées malveillants une telle richesse de partage.

    Répondre à ce message

  • Contrairement à ce qu’affirme Monsieur BURBAN dans la presse, le problème principal de l’Association n’est pas le salaire du directeur du Foyer, mais bien la pérennité du projet.
    Les familles, les résidents, les salariés veulent que le projet de l’établissement soit maintenu. Ce projet est en danger.
    Il a fallu que les promoteurs se battent pour obtenir l’autorisation de faire les repas sur place, d’avoir des ateliers, la serre, la ferme pédagogique...
    Nous savons que le futur projet de la DGISS 56 est tout autre.
    Pour le Directeur Général de la DGISS, son projet se résume à de l’encadrement occupationnel, la restauration serait sous la responsabilité d’une structure existante.
    Le Foyer passerait d’un état d’esprit familial à une gestion rationnelle d’entreprrise, qui certainement coûterait moins cher au budget de la DGISS et qui permettrait de développer une activité restauration sur le site du Roc St André.
    Mais est-ce là une finalité acceptable pour des personnes handicapées ?
    Le fonctionnement de l’ancien Conseil d’Administration était complètement en décalage par rapport aux statuts. Il était noyauté par les politiques.
    Les parents veulent leur place dans cette instance décisionnelle.
    L’application de la convention collective doit être intégrale, la DGISS ne fournit pas le budget à hauteur des coûts... Faire au moindre coût est sa priorité.

    Répondre à ce message

  • Cela fait 10 ans que j’accompagne des personnes handicapées, dans différentes structures et auprès de populations différentes.

    Depuis que j’ai intégré l’équipe éducative de l’Association « Marie Balavenne », je me sens plus épanouie dans mon travail.

    En effet, le projet d’établissement est innovant. La personne handicapée est actrice de sa vie. Au sein de la maisonnée, tout est mis en œuvre pour que chaque résident se sente chez lui.
    L’équipe éducative s’efforce d’apporter, non pas un accompagnement individualisé mais un accompagnement personnalisé.

    De plus, la famille à sa place au sein du projet et la collaboration équipe/famille, crée une réelle dynamique dans l’accompagnement auprès des résidents.

    Par ailleurs, nous avons la chance que quelques bénévoles viennent partager leur savoir-faire avec les résidents. Ce sont des moments de la semaine très attendus et privilégiés pour eux.
    L’ouverture sur l’extérieur fonctionne très bien, les résidents sont vraiment considérés comme des citoyens à part entière (inscription à diverses Associations...).

    Enfin, le projet de la ferme pédagogique est un outil de travail pour l’équipe éducative. Les résidents sont responsables de l’entretien des animaux et puisent auprès d’eux des moments d’affection, d’échange.

    Au terme d’une année, j’ai pu constater que le fonctionnement de la maisonnée, qui n’est pas calqué sur le fonctionnement des institutions classiques, apporte une réelle dynamique dans l’accompagnement et surtout dans la qualité de vie et de bien-être auprès des résidents accueillis au sein de la maisonnée « Marie Balavenne », et c’est l’essentiel.

    Répondre à ce message

  • A Marie Balavenne, j’ai été très agréablement surprise par le cadre conviviail et chaleureux, basé sur le respect de l’autre.
    Je n’avais jamais rencontré cela dans mes autres emplois et qui manque vraiment dans les établissements de ce type.
    Pour vous donner un exemple représentatif dans mon ancien travail, auprès d’adultes en situation de handicaps moteurs, il était interdit d’offrir un café aux familles, il n’y avait aucunes relations avec elles, elles ne faisaient pas parties du projet d’établissement comme c’est le cas à Marie Balavenne.

    J’y ai découvert une direction respectueuse et à l’écoute de ses équipes, ce qui permet à chacun de trouver sa place.
    Ce fonctionnement est innovant et trop rare. La règle d’Or à Marie Balavenne : Le Respect !

    Les équipes bénéficient d’une grande autonomie ce qui nous aide vraiment à évoluer dans notre travail et à nous sentir considérés comme des professionnels à part entière.

    Je trouve vraiment dommage d’essayer de venir à bout de ce fonctionnement, qui a d’ailleurs fait ses preuves auprès des résidents et de leurs familles, en faisant circuler des rumeurs, qui, nous le savons tous sont fausses et fondées sur un sentiment de vengeance et de méchanceté.

    Ce projet innovant satisfait tout le monde.
    Laissez le poursuivre sa route sans y mettre d’obstacles derrière chaque virage.
    C’est en avançant, tous ensemble, sur ce chemin, que nous porterons ce projet, dans l’intérêt des résidents et de leurs familles.

    Répondre à ce message

  • Un Merci chaleureux à toutes ces personnes qui ont si bien exprimé leur compréhension et leur soutien au projet de vie du Foyer Marie Balavenne.

    Merci pour leurs encouragements à poursuivre ce projet dans l’esprit des fondateurs.

    Merci de comprendre les difficultés et les craintes de toute l’équipe éducative face au comportement inadmissible de certains élus qui veulent détruire ce projet qui a fait ses preuves, qui donne satisfaction aux résidents, à leurs familles et à l’équipe éducative.

    Nous sommes écœurés, avec bien d’autres personnes conscientes du danger, de l’acharnement, du harcèlement mis en place afin de démolir « ce qui marche, ce qui réussit ».

    Quel intérêt cherchent-ils ? ? ?

    Construisons des ponts qui unissent et non des murs qui divisent.
    Ces murs ? Tous ensemble, nous en viendrons à bout !

    Répondre à ce message

  • C’est absolument scandaleux de s’attaquer à de petites structures comme les Foyers de Vie « Marie Balavenne » de Questembert et St Vincent sur Oust.

    Ce sont des lieux de Vie où tout le monde : personnel et résidents vivent en famille. Depuis avril 2006, je me rends chaque semaine au Foyer de Questembert et je trouve une grande différence depuis un an dans le comportement des personnes accueillies. Tous sont détendus, ils aiment rire, ils sont heureux ! Pourquoi vouloir détruire pareille ambiance ?...

    Le conseil général n’est pas satisfait, pourquoi ? Cela ne rapporte pas à un grand pontife qui ne ferait rien, mais superviserait tout !
    Les résidents sont très heureux à « Marie Balavenne », ils participent à tous les travaux que les membres d’une famille font dans leur maison.

    Pourquoi vouloir détruire des petites structures comme les Foyers de Vie « Marie Balavenne » de Questembert de St Vincent sur Oust ? Personnel et résidents sont heureux de tout partager, car ils s’aiment, ce qui est rare de nos jours, car l’argent passe avant les sentiments, hélas !

    Répondre à ce message

  • LES CHOSES ONT BIEN CHANGE !!!!! AU FOYER . CLIMAT BEAUCOUP PLUS SEREIN.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document