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Le président des riches, suite

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Vous en avez peut-être entendu parler, l’Elysée vient de publier
un fascicule de 75 pages qui fait le bilan de « 4 ans d’action (mai 2007-mai 2011) » de la présidence de la République. Cela ressemble à un conte de fées... A moins qu’on ne pense aux démarches pour la béatification, comme l’a fait le Vatican pour Jean-Paul II.

Souvenez-vous du slogan, le président du pouvoir d’achat. La réalité est brutale, les Français s’en rendent compte tous les jours. Cela est parfaitement résumé par le Post dans un dessin de Chimulus

En matière de fiscalité, le « bouclier fiscal » était le grand totem du projet sarkozien, Travaillez plus pour gagner plus. Ce bouclier fiscal est devenu au fil du temps un boulet politique, surtout lorsqu’on a appris le versement à Liliane Bettencourt, en juillet 2010, d’un chèque de 30 millions d’euros.
La plaquette de propagande de l’Elysée présente maintenant le bouclier fiscal comme une expérimentation qui préfigure la grande réforme fiscale annoncée. Le bouclier fiscal va être supprimé et l’ISF allégé, mais l’économiste Thomas Piketty a fait les calculs, c’est une catastrophe pour les finances publiques et il y voit le plus énorme cadeau fiscal aux plus riches du quinquennat :
Le plus gros bénéfice sera pour les contribuables ayant plusieurs millions ou dizaines de millions de patrimoine. Les quelque 1 900 foyers au-delà de 17 millions de patrimoine (dont le taux passera de 1,8 % à 0,5 %) verront leur note divisée par plus de trois. Ils économiseront en moyenne plus de 160 000 euros.

Selon le Monde, en l’état actuel du projet, c’est un joli cadeau accordé aux 562 000 assujettis à l’ISF : 300 000 en seront à l’avenir dispensés, du fait du relèvement du seuil de déclenchement à 1,3 million d’euros de patrimoine ; mais il semble bien que la très grande majorité des autres seront gagnants, du fait de la réduction des taux d’imposition à l’ISF ; c’est particulièrement vrai pour les 7 000 plus hauts patrimoines, dont le taux d’imposition passera de 1,8 % à 0,5 %. Et ce serait encore plus vrai si ces taux réduits prenaient effet dès 2011, alors que les bénéfices du bouclier seront encore valides jusqu’en 2012.

Il y a quelques mois, j’avais évoqué le livre de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le Président des riches. Le bricolage de la réforme de l’ISF le confirme, Sarkozy est bien le président des riches.

Publié le lundi 2 mai 2011, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Le député Cahuzac, président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, analyse la prétendue suppression du bouclier fiscal, le symbole même de l’injustice de la politique du président des riches : « Le nouveau dispositif rend définitif l’allègement que procurait le bouclier fiscal aux redevables de l’ISF tout en prétendant le supprimer ! »

    Le député souligne aussi que « les 925 contribuables les plus aisés » parmi les 14.443 qui bénéficient du bouclier « concentrent à leur profit 60% » des sommes rendues par le fisc soit « un chèque moyen de 381.000 euros. »
    .

    Et ce petit cadeau côute aux caisses de l’Etat : 5,4 millions contre 3,7 millions en 2009. Dans un moment où les finances publiques sont exsangues.

    Voir en ligne : Dans les Echos

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  • Môssieur Wauquiez accuse les destinataires du RSA a « gagner plus » que les smicards, c’est faux, mais c’est pour mieux faire oublier que les riches et les encore plus riches paient de moins en moins d’impôts... ce n’est pas de la Politique qu’ils font, c’est juste la mise en place d’un distributeur d’une énorme planches à billets pour les plus aisés et ce... sur le dos de ceux qui n’y arrivent pas... ou à peine...
    A t’on idée des drames qui se jouent à cause de cette gestion complètement arbitraire ?... a t’on fait des sondages sur le nombre de suicidés/alcooliques/violences/pénalités pour cause d’impayés etc etc etc ...
    et pendant ce temps, sur le budget du gouv on s’offre des vacances, des cigares, des logements aux frais du contribuable... et on ose accuser ceux qui sont limites de se retrouver sdf... faute de pouvoir joindre les deux bouts avec un RSA
    quel tact...

    Voir en ligne : petit article

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