La disparition d’André Galerne, une figure de la vie locale

C’est au tout début des années 50 qu’André Galerne arrive à Questembert en tant qu’instituteur à l’école publique de Kergraslan. « Je me rappelle qu’il m’avait appris, à la manière forte de l’époque, la division à deux chiffres », raconte Bernard Le Guennan. Très vite, André Galerne est nommé comme directeur adjoint du Cours Complémentaire installé place du Marchix (le « marché aux veaux » est l’ancienne cour de l’école) auprès de son beau-père, M. Le Corre.

Placé à la tête du nouveau Collège des Buttes qui est aujourd’hui le Collège Jean-Loup Chrétien, il en assurera la direction jusqu’à son départ à la retraite en 1981. Son autorité bienveillante a marqué aussi bien des générations d’élèves que ses collègues enseignants et non-enseignants. Ils étaient d’ailleurs nombreux à participer à la cérémonie des obsèques et leur émotion n’était pas feinte.

Il aura ainsi participé, avec passion et enthousiasme, à la démocratisation de l’enseignement. Il avait faite sienne la volonté de Victor Hugo d’allumer des flambeaux dans les esprits.

Il était également investi dans la vie locale. Avec l’Amicale laïque, il organisait la fête de l’école publique. A l’USQ, l’union sportive questembertoise, aux côtés de son ami Pol Guillement, il s’occupait de l’équipe de football, des courses de la Pentecôte, du bal du 14 juillet. Grand amateur de pêche à la truite, il connaissait tous les bons coins et participait au nettoyage des ruisseaux avec la Truite Questembergeoise.

Pendant des années, il a été le président de la Société de Chasse qu’il a profondément marquée ; attentif aux équilibres écologiques, il voulait privilégier la gestion responsable du gibier contre les « viandards ». Limiter le nombre de prélèvements, interdire même la chasse au lièvre pour assurer le maintien des populations, favoriser la reproduction naturelle des espèces, contrôler la prolifération des prédateurs, telles étaient les actions qu’il défendait à la tête de l’association.
D’ailleurs, il faisait afficher à la tribune de l’assemblée générale la citation qu’on attribue à Antoine de Saint-Exupéry : « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » En quelques mots empreints d’émotion, le président James Gouault a rappelé son action auprès de la société de chasse de Questembert.

Au cours de ses soixante années passées à Questembert, André Galerne a fortement marqué tous ceux qui l’ont approché. Il manquera à beaucoup de Questembertois, il manquera encore plus à sa famille. Qu’elle reçoive nos condoléances les plus sincères.