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L’inégalité contre le vivre ensemble

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Au moment où nous allons partager avec nos familles et nos amis les festivités de Noël et du jour de l’an, la question centrale du projet collectif, de notre volonté de « vivre-ensemble » revient au galop. Peut-on vivre ensemble sereinement lorsque les inégalités se creusent de plus en plus, laissant au bord de la misère une part importante de nos concitoyens tandis que d’autres se gavent de bénéfices et d’avantages.

Des inégalités criantes

Un jeune ménage moyen de moins de trente ans détient un patrimoine de 10000 euros, ceux de plus de soixante ans en ont vingt fois plus. Cela ne veut pas dire que ceux-ci, avec un patrimoine de 200000 euros, soient des riches, ils sont bien loin des 10% des Français qui s’accaparent 48% du patrimoine national (2% de plus qu’en 2004). Ces données sont accessibles à qui le veut auprès de l’INSEE.

Voir ici les indicateurs d’inégalités sociales

et plus spécialement la masse du patrimoine détenu par les x % les plus riches.

Les étrangers, les jeunes, boucs émissaires

« Les inégalités menacent le vivre-ensemble, » indiquait Ouest-France (3-4 décembre). Oui, les inégalités sont là, incontestables, créant des tensions que le projet politique doit réduire, mais pas en désignant des boucs émissaires, qu’ils soient les jeunes ou les étrangers, ou encore, les fraudeurs sociaux. Les faits montrent que la fraude aux avantages sociaux reste un fait secondaire par rapport à la fraude aux cotisations, à l’évasion fiscale. La stigmatisation des étrangers est un sport commode en tant de crise ; pourtant, il y a bientôt 30 ans, Fernand Raynaud avait ridiculisé le racisme imbécile : l’étranger qu’on accusait de voler le pain des Français justement fabriquait le pain pour tout le village ! Mais le vieux ressort populiste est remonté à bloc ces temps-ci.

Réécouter Fernand Raynaud

Quand ce ne sont pas les étrangers qu’on stigmatise, ce sont les jeunes. Un récent sondage sur la jeunesse donne des indications effrayantes : plus de la moitié des Français (sondage IPSOS) pensent que les jeunes sont paresseux, intolérants, égoïstes ! Alors, il ne faut pas s’étonner que certains proposent la responsabilité pénale à 12 ans !

Nous avons assez d’inquiétudes, nous vivons aujourd’hui assez de tensions pour ne pas encourager la division, pour ne pas semer la discorde, provoquer la guerre de tous contre tous. Nous avons besoin de nous rassembler, de promouvoir la solidarité, en nous rappelant la belle devise la République : liberté, égalité, fraternité. La liberté peut toujours être mise en cause, l’égalité reste un équilibre à atteindre et à préserver, quant à la fraternité, elle dépend de chacun de nous et elle sera la condition pour des fêtes de bonheur partagé.

Et pour ceux qui veulent plus loin

D’abord une interview de Martin Hirsch : La crise profite aux plus favorisés

Cette interview résume les grands thèmes qu’il développe avec Gaby Bonnand dans un rapport de la fondation Terra Nova Pour une régulation des hautes rémunérations.

Pour suivre régulièrement les inégalités : l’observatoire des inégalités qui vous propose un outil très simple de mesure Êtes-vous riche ou pauvre ?

Publié le jeudi 22 décembre 2011, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Les Français sont à l’image du Président ... de plus en plus pauvres ! Ainsi celui qui dînait au Fouquet’s en 2007, se rend désormais aux Restos du Coeur !

    Bilan du quinquennat :

    • prés de 1 million de chômeurs en plus
    • 8,2 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté
    • +30% d’augmentation du nombre de bénéficiaires des « Restos du cœur »

    Lui qui s’était engagé à 0 SDF dans la rue, qui avait promis de réduire « drastiquement » la pauvreté doit rendre des comptes .

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  • Sarkosy nous rabat les oreilles avec le modèle allemand ! Sait il - ou plutôt pourquoi cache t’il aux Français - que depuis dix ans, l’espérance de vie des Allemands les plus pauvres a fortement diminuée ( chiffres du gouvernement allemand).

    Dans les Länder les plus pauvres, la chute est impressionnante de 77,9 ans à 74,1 ans.

    Répondre à ce message

  • Sous le titre « Une rafale de hausses d’impôt qui touche surtout les ménages et les plus modestes, » le Monde dresse un tableau éloquent des conséquences des lois de finances qui viennent d’être votées. Voir l’article entier ici.

    • cadeau pour plus riches : en relevant le seuil de l’Impôt sur la Fortune 800 000 euros à 1,3 million, le gouvernement fait un cadeau à 300 000 ménages. De plus le cadeau va priver l’Etat d’1,8 milliard ;
    • le gel du barème de l’impôt sur le revenu n’est pas non plus favorable aux plus bas salaires : 200 000 personnes vont payer l’IRPP, alors que jusqu’ici ils étaient au-dessous du barème ;
    • la hausse du taux réduit de TVA de 5,5 % à 7 % va surtout frapper les plus pauvres qui consomment tout leur revenu. Et ça va rapporter 1,8 milliard d’euros en 2012. Tiens, c’est le coût de l’allègement de l’ISF : je vous laisse commenter.
    • la taxe sur les mutuelles, qui va frapper la grande majorité des salariés en plus de taper au portefeuille, va conduire des malades à renoncer aux soins.

    Comme dit l’autre, il vaut mieux taxer les pauvres, parce qu’ils sont les plus nombreux.

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  • C’est avec une politique de croissance soutenue par de grands programmes industriels et d’ infrastructures, par la possibilité accordée à la BCE de faire des avances aux Etats et non aux banques qui , et c’est un comble, reprêtent aux Etats en faisant de substantiels profits, que la France et L’Europe pourront s’en sortir et certainement pas en étranglant les peuples et les plus pauvres.

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  • Et pendant ce temps là, selon le syndicat Unsa de la BPCE (Banque populaire-Caisses d’épargne), leurs dirigeants ne connaissent pas la crise. Leurs rémunérations se sont envolées à en donner le vertige. Il faut dire que depuis bientôt 3 ans le groupe bancaire est dirigé par François Pérol, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. Selon l’UNSA, bien que les dirigeants soient par leurs choix responsables des lourdes pertes, ils se font octroyer « sans aucun scrupule »des « rémunérations pharaoniques » par les mandataires sociaux .

    Et le syndicat de conclure : « Qu’est-ce qui justifie par exemple que le salaire du Président en Bretagne et Pays de Loire, ait augmenté de 163 % en 7 ans alors que pendant la même période ses salariés voyaient leur salaire moyen progresser de 4,8 % ? » et pire encore : « M. Pérol émargeait en 2010 à 1,6 million par an, + 240 % par rapport à l’année précédente. »

    Pantouflage rémunérateur pour l’ex-conseiller de Sarkozy ..., et il n’est pas le seul, on parle beaucoup actuellement de Mr Muscat !

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