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L’accueil du jeune enfant, une politique sociale nécessaire

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Voir en ligne : La commission départementale d’accueil du jeune enfant

Ainsi donc, le département du Morbihan va se doter d’un schéma enfance – famille ! Il va aussi créer une commission départementale de l’accueil des jeunes enfants, comme le prévoit une loi du gouvernement Jospin, publiée le 2 janvier 2002. Une rapide visite sur internet permet de vérifier que la plupart des départements ont fait cette démarche depuis longtemps déjà. Mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?

La commission départementale de l’accueil du jeune enfant

La loi assigne à cette commission l’objectif de coordonner les politiques en faveur de la petite enfance et faire des propositions en vue d’améliorer et développer l’accueil des jeunes enfants. Il s’agit d’une instance de réflexion, de conseil, de proposition, d’appui et de suivi, pour les institutions et les organismes qui interviennent dans le domaine de l’accueil des jeunes enfants. Elle est coprésidée par le Conseil Général et la CAF et elle est composée de représentants de collectivités locales, des services de l’Etat, de la CAF, d’associations, de gestionnaires et de professionnels concernés par les modes d’accueil des jeunes enfants, ainsi que des représentants des usagers et des particuliers employeurs... Il faudra qu’elle envisage à l’échelle de notre département comme cela se fait ailleurs :

Il ne faudrait pas cependant qu’elle serve de simple paravent à la fermeture de classes de maternelles et à la mise en place des « jardins d’éveil », chers à Mme Morano, et surtout très chers pour les collectivités qui en sont les financeurs principaux et les familles qui devront apporter leur contribution
Mais nous avons des exemples à suivre chez nos voisins des Côtes d’Armor, d’Ille-et-Vilaine, du Finistère. Et il sera facile d’en trouver ailleurs, même dans des départements gérés par la droite.

Crèches, jardins d’éveil et écoles maternelles

Ceux qui s’intéressent aux questions d’enfance savent bien qu’il faut préparer la transition entre la nounou ou la crèche et l’école. Des passerelles ont été imaginées et mises en œuvre. Mais le gouvernement, s’appuyant sur un rapport de 3 sénateurs UMP, contesté d’ailleurs par les spécialistes de la petite enfance, a décidé à la fois à de réduire l’accès des enfants de moins de 3 ans à la maternelle et de créer des  « jardins d’éveil ». Hubert Montagner, ancien directeur de l’unité « Enfance inadaptée » de l’Inserm, conteste le projet, dans la revue Cahiers pédagogiques : « Les rapports des parlementaires qui ont nourri l’idée des jardins d’éveil masquent mal une manipulation de l’opinion publique et de la classe politique. Aucun de leurs arguments ne justifie la création de structures spécifiques qui seraient réservées aux enfants âgés de deux à trois ans. » A lire ici et là aussi.

Selon lui, il s’agit de préparer l’opinion publique à la disparition des petites sections de l’école maternelle puis, progressivement, à celle des moyennes et grandes sections pour les remplacer par des structures payantes. Structures payantes qui pourraient être proposées par des entreprises privées dont le premier objectif sera le profit.

Qui paierait donc le service rendu par ces « jardins d’éveil » privés ? Les parents d’abord. Clairement, ceux qui en ont les moyens pourraient y mettre leurs enfants ; que feraient les autres ? Une part du financement serait assuré par les Caisses d’Allocations Familiales, pour creuser un peu plus le déficit de la branche Familles de la Sécurité Sociale ? Et, bien sûr, c’est prévu, les communes devront mettre la main la poche...

Les parlementaires de droite, les candidats au Sénat

Les élections sénatoriales sont une belle occasion d’interroger les trois candidats de droite qui sont déjà parlementaires et qui ont approuvé la restriction de l’accès des enfants de moins de trois ans à l’école maternelle, la création de ces jardins d’éveil. Ils ont aussi voté la réforme fiscale, le gel des dotations de l’Etat aux collectivités, et surtout la réforme territoriale que les préfets font accoucher aux forceps...

Une politique sociale qui rapporte !

Qu’on ne se méprenne pas sur les conséquences à tirer de cet article. Il faut mettre en place cette commission départementale pour l’accueil du jeune enfant, mais il faut y porter une vision progressiste de la politique enfance. Car je l’ai déjà développé dans un autre article de ce site, la politique sociale, ça coûte ? Non, ça rapporte. (à voir ici) Une étude approfondie menée sur les coûts et avantages des crèches montrent clairement qu’au total, les bénéfices sont largement positifs. Reste à en persuader tous ceux qui ont le pouvoir de décision.

Publié le vendredi 19 août 2011, par Paul Paboeuf.

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