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Hyper centre : la fin d’un chantier exemplaire

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Vendredi 28 juin, les riverains et les élus ont pu visiter les travaux réalisés dans le plus vieux quartier de notre petite ville, entre la rue Jérôme de Carné et la rue Alain le Grand. Guidés par Alain Le Cadre, adjoint aux Travaux et par les maîtres d’oeuvre, ils ont parcouru les rues rénovées et apprécié la qualité de la finition, en marquant un arrêt au pied de la Tour St-Martin. Cet aménagement vient conclure le chantier commencé en 2011 avec la reprise des réseaux d’eau potable, d’eaux usées et d’eaux pluviales. Après des mois de gêne, de poussière et de bruit, le quartier un peu délaissé retrouve la beauté et le charme de l’ancien. Nul doute que les riverains y trouvent leur compte . Il est même probable que les maisons vont prendre de la valeur. Plusieurs habitants ont déjà programmé des travaux de ravalement.

Du béton balayé, un peu d’enrobé, des pavés : l’ancien et le moderne

Plutôt que de faire du faux ancien (quelqu’un protestait en réclamant des « pavés autobloquants » !), les maîtres d’oeuvre avaient proposé un mixte de béton balayé, de pavés et d’enrobé. L’enrobé noir a été réservé aux espaces où les voitures circulent plus fréquemment. Ailleurs, c’est du simple béton balayé qui a été choisi, avec cependant, une attention particulière à la teinte gris clair pour diffuser la lumière naturelle dans ces rues étroites. Quant aux pavés, ils ont été placés en pied d’immeuble, comme d’ailleurs les anciens caniveaux en demi-ronde ; du moins, ceux qui étaient récupérables : en granit du pays, ils sont très fragiles. Les pavés anciens qui subsistaient deci-delà ont été remis en place ; ailleurs, on a mis du pavé neuf.

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L’urbaniste explique le projet

Du végétal pour ramener plus de nature dans la ville

Si avec les photos aériennes, on voit facilement qu’en retrait des rues il y a des jardins, des oasis de verdure, les rues sont très minérales. La volonté des élus, comme celle des habitants exprimée au cours de la consultation était de favoriser l’épanouissement de la nature dans la ville. Pour cela, les urbanistes ont proposé un mobilier urbain original : les îlots qui guident la circulation sont devenues des cuves à plantations entourées de bancs en béton matricé ; de plus, des réservations ont été installées au pied des maisons et les habitants sont invités à se les approprier pour y semer des fleurs, ou quelques plants de tomates... A l’occasion de l’inauguration, les présents se sont vus remettre des sachets de graines. Des arbres fruitiers - pommier ou poirier – et des vivaces seront plantés à la saison convenable (A la Ste-Catherine....)

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Des bancs publics d’un nouveau genre et une cuve de plantation

La tour St-Martin

Non, ce n’est pas un pigeonnier, en dépit des volatiles qui ont colonisé le lieu, ce n’est pas non plus un chapitret, car si l’on en croit les dictionnaires d’architecture, le chapitret est une sorte de porche qui protège une entrée d’église.
(voir ici

ou encore ici la Balay de Peillac

Plus prosaïquement, c’est sans doute un abri de jardin avec la cabane à outils en bas et le réduit qui logeait le jardinier en haut. Il devait probablement y accéder par une échelle de meunier, car l’escalier que certains ont connu était fait grossièrement de pierres en appui du mur, sans harpage. Le bâtiment ne revendique aucune noblesse, il est simplement original, ce qui a conduit à le conserver et à le réhabiliter. Ses dimensions internes ne permettent pas d’en trouver aucun usage : son inutilité  sera soulignée par des ouvertures en trompe-l’oeil, qui seront bientôt installées par l’équipe du chantier nature.

Et les voitures ?

Tout le quartier a été pensé pour que la circulation soit apaisée : ce sont des  zones de rencontre, comme on les appelle dans la démarche le code de la rue : la priorité est donnée aux piétons qui n’auront pas obligation de circuler sur les trottoirs, et la vitesse des véhicules est limitée à 20 km/h. On peut y accéder en voiture, on peut s’arrêter pour déposer ses courses, mais il n’est possible de stationner que sur les emplacements délimités. Souvent un riverain venait se plaindre en mairie : « Mon voisin met sa voiture devant ma fenêtre, je ne peux pas ouvrir mes volets, mon voisin a mis son auto devant ma porte, je ne peux pas sortir de chez moi. »

Des réseaux à tous les étages !

Si l’on voit bien le traitement final des voiries, rien ne permet de mesurer les travaux de réseaux. Enfin, si ! désormais, plus de fils électriques ou téléphoniques : ils ont tous été enfouis à la faveur du chantier, qui en somme est en trois dimensions : la surface avec ses revêtements qualitatifs, mais aussi la hauteur... et surtout la profondeur. Les premiers réseaux d’eau et de tout-à-l’égout dataient des années cinquante ; la mise en séparatif – une obligation réglementaire - consiste à remplacer le réseau unitaire du tout-à-l’égout par un double réseau, l’un pour les eaux usées et l’autre pour les eaux de pluie. Les eaux usées sont ensuite refoulées du Pont-Plat vers la station du Maguéro, tandis que la commune a construit un « bassin d’orage » pour décanter les eaux de fortes pluies avant rejet dans le milieu naturel. Le bassin de rétention du Pont Plat ne sera raccordé au réseau qu’à la fin de l’été, de façon à bien implanter les gazons semés sur les parois en pente. Les réseaux de téléphone et d’électricité ont disparu du paysage et c’est tant mieux. Et la commune a installé des fourreaux pour la fibre optique, dans l’attente du déploiement du Très Haut Débit pour internet.

Une réflexion globale

Dans son allocution, Alain Le Cadre a insisté sur la cohérence du projet :
« L’idée directrice était de préserver dans cet hyper centre ville les richesses du patrimoine historique. Tout a convergé vers un rendu qui frappe l’œil, qui allie les sols avec les façades. Ce qui a pu être préservé, comme ces caniveaux en granit ancien a été replacé comme par le passé au pied des murs… Enfin une rupture entre le minéral dominant a été pensé avec cette introduction de végétal qui viendra en temps opportun. Des semis pourraient être faits, nous vous offrirons des sachets de graine tout à l’heure avant des plantations cet automne. J’aimerais que les riverains s’approprient ces espaces pour leur plaisir mais aussi pour la beauté de ces ruelles. »

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Un public attentif pour les explications

Combien ça coûte ?

Le coût global de l’opération s’élève à 760 255 € TTC (635 664 € HT)) dont 268 255 € TTC pour la mise en séparatif. La Commune a pu obtenir des subventions du département (60 000 euros), du Conseil Régional (76 390€) dans le cadre de l’appel à projets Eco-Faur, et 12 700 pour les fourreaux destinés à accueillir la fibre optique.

Encore des subventions ?

A juste titre, certains remarquent que les subventions ont la même source que les impôts locaux : le contribuable. Faisons quand même une distinction dans l’usage de l’argent public : est-il distribué automatiquement, comme à un guichet où on a droit à …. ? est-il distribué selon les vieilles traditions du clientélisme politique : on arrose les copains et tant pis pour les autres. Voyez par exemple,l’usage de la réserve parlementaire par Gilles Carrez, rapporteur de la commission des finances, 3,9 millions, intégralement utilisés pour la petite ville de Perreux-sur-Marne, dont il est maire. Ou encore le sénateur UMP Philippe Marini : selon la chambre régionale des comptes, la ville de Compiègne, dont il est maire, a reçu en moyenne 2,5 millions d’euros provenant de la réserve parlementaire chaque année, soit 14% des ressources de financement de la collectivité.

La Région Bretagne a voulu s’extraire tant de la logique de guichet que du clientélisme politicien : l’accès aux aides Eco-Faur est défini par un appel à projets, avec des critères qualitatifs aussi bien en termes d’environnement que de bien-être social ou de démocratie participative. Le projet questembertois, élaboré dans la concertation avec les habitants, visait à faciliter le lien social, va améliorer les déplacements doux et protéger la qualité de l’eau. C’est sur ces critères que la ville a obtenu cette aide financière. Somme toute, n’est-ce pas logique de soutenir des projets qui partagent les objectifs du partenaire ?

Publié le dimanche 30 juin 2013, par Paul Paboeuf.

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