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Hommage à Raymond Aubrac

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La grand résistant Raymond Aubrac s’est éteint mardi 10 avril à l’âge de 97 ans. Né le 31 juillet 1914, le jour de l’assassinat de Jean Jaurès, dans une famille de commerçants juifs à Vesoul, il s’est engagé très tôt, avec sa femme Lucie, dans la résistance intérieure. Il a été un des compagnons de Jean Moulin. Après la Libération, il a continué son combat pour la liberté et la dignité humaine.

Aubrac, l’esprit de résistance

Tel est le titre d’un article publié par le Monde en mars 2011. A lire ici. Comme ses amis Edgar Morin, Stéphane Hessel, il a consacré beaucoup de temps à témoigner auprès des jeunes :
« J’ai passé les dernières années à courir d’école en collège et de collège en lycée pour rencontrer des ados. Et ce que j’ai constaté m’inquiète. Il y a actuellement une génération de jeunes à laquelle on ne propose rien. Ils n’ont pas le sentiment que la société aura besoin d’eux, qu’ils doivent se préparer à y jouer un rôle. Quand ils me disent qu’ils seront au chômage, quoi qu’ils fassent, je trouve cela gravissime. Il faut absolument redonner espoir à la jeunesse. »

Le programme du Conseil National de la Résistance

Sa mort nous invite à nous rappeler l’enthousiasme des combattants de la Résistance et leur volonté de transformer la société pour qu’elle soit plus juste et plus humaine.
Les jours heureux, tel était le titre du livre qui présentait leur programme.
C’est un sujet déjà évoqué sur ce blog, et justement il mérite qu’on y retourne. (à voir ici)

Raymond Aubrac avait d’ailleurs signé l’appel collectif de résistants de la première heure à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944. Ce texte invite « les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. »

Biographie France Culture.fr
Biographie de Raymond Aubrac par France Culture

Un engagement jusqu’au bout

Il avait contribué à établir des contacts entre les USA et les Vietnamiens de HO Chi Minh pour mettre à la fin à la guerre du Viêt Nam. Plus récemment, il a pris la défense des Palestiniens et adhéré à l’Union juive française pour la paix (UJFP).

En 2008, dans le cadre de la campagne de Bertrand Delanoë pour les municipales, il a prononcé un discours vibrant pour la défense de la laïcité. Et le 14 juillet 2011, à la Bastille, avec une centaine de militants des droits de l’homme réunis pour protester contre la politique sécuritaire du gouvernement, il a lu l’appel du collectif Non à la politique du pilori.

En voici un extrait (texte intégral joint en pdf)

Parce que nous sommes attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Nous refusons que la peur soit utilisée pour faire reculer nos libertés, que les inégalités soient encouragées par l’injustice fiscale, le recul des droits sociaux et la démolition des services publics.

Nous refusons cette République défigurée ; celle que nous voulons, c’est la République “laïque, démocratique et sociale” que proclame notre Constitution ; celle du 14 juillet 1789, du Rassemblement populaire de 1936, celle enfin du Conseil national de la Résistance. Celle qui s’attache inlassablement à garantir à tous l’égalité en dignité et en droits, l’égale liberté, l’égal respect de la part de ceux qui les gouvernent.

La Une de Libération

La une de Libération

Publié le dimanche 15 avril 2012, par Paul Paboeuf.

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