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Défendons l’école

Une école pour le XXIème siècle à Questembert

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En attribuant le prix Nobel de la paix à la jeune Malala Yousafzai, 17 ans, le jury Nobel nous adresse à tous un message formidable : l’éducation, l’instruction pour reprendre un mot utilisé autrefois chez nous, c’est la clé du développement, la condition nécessaire pour la démocratie et la liberté. Nous n’en sommes plus comme dans le Pakistan de Malala Yousafzai à lutter pour l’accès des filles, et les trente dernières années ont vu des progrès remarquables comme l’accès de la majeure partie des jeunes au niveau du baccalauréat. Il y a pourtant des zones d’ombre, comme le rang de notre pays au classement PISA ou encore le trop grand nombre de jeunes qui sortent du système sans qualification.

Oui il faut encore aujourd’hui chez nous défendre l’école, contre ses carences mais aussi contre ceux qui l’attaquent injustement ou qui voudraient au prétexte de restrictions budgétaires en démanteler des pans entiers. La défense de l’école ne se joue pas seulement au niveau des politiques nationales, mais elle est aussi un enjeu local, dans une commune où la population s’accroît de nouvelles familles chaque année.

Le coût de l’école et les résultats

La classement PISA nous invite à porter un regard critique sur les performances scolaires de nos enfants. Les résultats moyens sont moyens ! La France se situe aux alentours de la 25ème place sur les 40 pays de l’OCDE, mais son système se montre très inégalitaire : les plus faibles sont vraiment très faibles et les meilleurs sont brillants.

Cela a conduit récemment quelques politiciens (et commentateurs) à proférer de belles âneries (ou mensonges ?). Ainsi B. Apparu, député UMP, en vient à affirmer que les résultats français sont les plus bas de l’OCDE, alors que nos dépenses seraient les plus élevées... Evidemment, les deux affirmations sont fausses.

En termes de dépenses, avec 6 % du PIB consacré à l’éducation, la France se situe juste au-dessous de la moyenne (6,1%) des pays de la l’OCDE. Mais c’est vrai que la répartition est inégalitaire : plus d’argent pour le secondaire et beaucoup moins pour le primaire. Les inégalités sont aussi territoriales : selon un article du Monde, (à lire ici) « en 2010 l’Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles. 51 % de plus pour former un Parisien qu’un Niçois. »

Ne parlons pas ici d’un candidat qui a une solution bien simple (simpliste ? simplette ? démagogique ?) : il augmentera les salaires de 30 %... le temps de travail de 30 %... et il supprimera 30 % des postes.

Plus raisonnable, Alain Juppé semble avoir découvert tout récemment que les professeurs français étaient mal payés (à lire ici) ! On croirait qu’il n’a jamais été au gouvernement ! La réalité est pourtant bien connue et les enseignants du premier degré sont les plus mal lotis comme on le voit sur ce graphique (américain !) publié sur francetvinfo.fr.

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Le salaire des instits à travers le monde

La volonté de refonder l’école

François Hollande a affirmé dès le début sa volonté de refonder l’école et il s’est engagé à créer 60000 postes dans l’Education nationale. Démarche engagée, mais dont les effets sont lents à se faire sentir. Ainsi pour 2015, le ministère vient d’annoncer une augmentation de près de 30 % du nombre de postes mis au concours de recrutement.

Reste que les candidats ne se bousculent pas pour prendre les postes offerts ! Les salaires ne sont plus attractifs, et tout le monde a entendu parler du « malaise des profs », qui est bien réel (gestion de la classe, relation avec les parents).

Le chantier de la refondation de l’école est immense, et d’autant plus difficile à conduire que les conditions économiques sont contraignantes. Commentant le rapport Regards sur l’éducation publié par son organisme, le directeur allemand de l’OCDE estime toutefois que les réformes entreprises vont dans le bon sens et encourage la France à les accélérer. « La France peut se rassurer car les grosses réformes ne créent pas vraiment plus de remous que les plus petites. En disant cela, je pense bien sûr à la réforme des rythmes scolaires ». (A lire ici dans Ouest-France)

L’éducation, un engagement collectif

L’école, on le voit, est au cœur de multiples tensions. Ne rêvons pas qu’elles s’évanouissent ! Prenons-les en compte pour qu’elles soient le creuset d’un engagement collectif ! « Il faut tout un village pour élever un enfant, » dit un proverbe africain. Au lieu que chacun se renvoie la balle – ou se jette la pierre - il importe que tous les acteurs trouvent leur juste place et soient traités avec le respect qu’ils méritent pour le bien-être et le développement de l’enfant. Parents et maîtres au plus près, mais aussi les animateurs en charge des TAP (Temps d’Activités Périscolaires) qui sont eux aussi des professionnels, les personnels d’accompagnement (ATSEM) et d’entretien, les agents de la restauration scolaire, ou encore les bénévoles de l’aide aux devoirs. A quoi bon solliciter l’effort de l’enfant, si du côté des parents, on cède à la facilité de la tablette ou de la télé ? Pourquoi parler d’éducation à l’environnement si on favorise le gaspillage de la nourriture, du papier ou de l’énergie ? Pourquoi proposer de former à la citoyenneté sans respect pour le bien commun et les personnels en charge de son entretien ?

Une nouvelle école à Beausoleil

La commune a elle aussi sa part de responsabilité dans la démarche de refondation de l’école. Elle doit fournir aux enfants les conditions matérielles de l’enseignement. Mais nos écoles communales de Beausoleil sont anciennes et tous les efforts des équipes d’entretien et de maintenance ne pourront pas suffire à les mettre aux normes de ce qui est nécessaire aujourd’hui. Au-delà des dépenses annuelles de mise à niveau (changement des ouvertures, amélioration du chauffage, de l’éclairage, etc) nous avions construit la salle de motricité pour l’école matenelle, une extension pour l’école primaire et aussi pour l’école maternelle. Conscients des besoins à venir, nous avions, lors de la démolition des barres HLM, réservé un espace de 3000 m2 à côté de la piscine pour anticiper l’évolution des écoles.

Ce doit une ambition forte de la commune de réaliser dans les prochaines années, à l’horizon du mandat municipal, un ensemble scolaire moderne pour les enfants de Questembert. Nos premières réflexions nous avaient conduits à imaginer deux hypothèses : soit une construction neuve complète, soit une rénovation de fond en comble pour l’ensemble du groupe scolaire. Les premiers éléments chiffrés nous suggéraient d’approfondir la seconde hypothèse... En tout état de cause, cela devait faire l’objet d’une vaste concertation entre tous les acteurs. La balle est aujourd’hui dans la nouvelle majorité. Ils découvrent l’ampleur du problème. Sans doute, mais c’est un beau projet à conduire pour la ville de Questembert.

Publié le lundi 20 octobre 2014, par Paul Paboeuf.

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